PDF gratuit Esclaves chrétiens, maîtres musulmans : L'esclavage blanc en Méditerranée (1500-1800), by Robert C. Davis
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Détails sur le produit
Poche: 420 pages
Editeur : Actes Sud (7 septembre 2007)
Collection : Babel
Langue : Anglais
ISBN-10: 274276920X
ISBN-13: 978-2742769209
Dimensions du produit:
18 x 2,6 x 11 cm
Moyenne des commentaires client :
4.2 étoiles sur 5
40 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
9.256 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)
L’ouvrage de ce professeur d’université, très documenté (les notes et les sources constituent un quart du livre), traite de ce qu’il est convenu d’appeler l’esclavage invisible, c’est-à -dire de l’esclavage des chrétiens blancs essentiellement d’Europe du Sud - même si des contrées aussi lointaines que les îles britanniques, l’Islande, les Etats-Unis, la Russie ont été concernées - par les états barbaresques musulmans pendant plus de 3 siècles.Esclavage invisible, parce que les historiens et autres « intellectuels » n’ont eu de cesse, pendant longtemps, de minimiser l’importance de l’esclavage pratiqué par les musulmans, voire de le dédramatiser (!!!), démontrant une fois de plus que « l’histoire n’est bien souvent qu’une projection sur le passé des débats politiques contemporains ».Pourtant, « la proportion d’esclaves européens représentait un quart de la population d’Alger, ville dont l’existence s’est fondée sur la piraterie et l’esclavage.» Toutes les villes du Maghreb ont fondé leur prospérité sur la traite des esclaves chrétiens majoritairement européens.Plus d’1 million de chrétiens (dénombrement très lacunaire) ont été capturés, soit au cours de razzias sur tout le littoral méditerranéen (Italie, Espagne, France), soit au cours d’attaques de navires marchands ou militaires. Les trois quart étaient des marins et des paysans pauvres. Tout comme les esclaves noirs dans le Nouveau Monde, les esclaves blancs étaient vendus aux enchères comme du bétail, parfois pour le prix d’un oignon. Si les plus fortunés pouvaient espérer être libérés contre une rançon, les autres, notamment ceux qui se retrouvèrent galériens, ont dû endurer des années d’asservissement, d’humiliation et de conditions de captivité inhumaines : 1/6 des esclaves capturés mourait chaque année.Car contrairement aux affirmations des historiens – naïfs ou très malhonnêtes - les propriétaires d’esclaves ne protégeaient leurs investissements en attendant un éventuel rachat par les familles, mais se comportaient, à l’égard de cette main d’œuvre d’origine modeste, bon marché et remplaçable, comme les esclavagistes du Nouveau Monde : à savoir qu’ « il est plus facile de remplacer un esclave mort que de le considérer comme un investissement ».Toutefois, une partie de ces captifs pauvres purent être rachetés grâce aux opérations de rédemptions organisées par les différents ordres religieux chrétiens, au prix de nombreuses collectes, taxes, etc…Pour les pays concernés, ces sommes, déboursées pour le rachat des esclaves et pour les fortifications rendues nécessaires par les raids côtiers incessants, pesèrent en termes d’investissements perdus, de projets de développements annulés. Les raids esclavagistes ont provoqué la désertification des littoraux, la ruine de villages entiers et l’impossibilité de faire fructifier un territoire. Non seulement les corsaires esclavagistes enlevaient durablement les forces vives d’un pays, mais « ils modifiaient les rapports de propriétés à l’intérieur d’une communauté » : en effet les familles victimes de ces raids, souvent autosuffisantes devenaient du jour au lendemain privées de revenus, appauvries et vulnérables.Toute ressemblance avec des personnes et situations existant actuellement n’est absolument pas fortuite et totalement dépendante d’une unique et seule religion.
Mais, une seule et unique version prévaut, aujourd'hui. Et dans les livres scolaires. L'esclavage, ce sont les méchants blancs contre les gentils noirs ! La France - de gauche - a imposé sa version des faits, même historiques, et ils sont presque articles de foi. Un esprit curieux, objectif, libre se doit d'aller à d'autres sources. Ce livre, très précis et documenté, en est l'occasion.
J'ai acheté ce livre après avoir vu un reportage TV sur les "raids" menés par les pirates d'Afrique du Nord en Grande Bretagne et en Islande pour capturer des esclaves du XVIIème et XVIIIème siècle. Ce reportage révélant un pan d'histoire qui n'existe pas ! officiellement ! m'avait sidéré. L'auteur de ce livre, professeur dans une université Américaine, spécialiste de l'histoire de l'Italie, qui a lui-même découvert "accidentellement" le sujet dans ses recherches, aborde malheureusement assez peu les "raids" vers les pays nordiques et c'est la principale faiblesse de ce livre. On y parle également assez peu du sort fait aux esclaves féminins et c'est une autre faiblesse. Par contre, les entreprises de pillages humains sur les côtes Italiennes, Françaises, Espagnoles au cours de ces trois siècles sont très bien documentés ainsi que le sort fait à ces derniers. Un chiffrage approximatif sur cette période aboutit à 1 250 000 esclaves Européens capturés sur la période considérée, et encore, les chiffrages restent à faire pour l'Europe du Nord et les pays Slaves également pillés. L'horreur de la condition des esclaves affectés aux navires galériens dépasse l'entendement... Mais surtout, lorsqu'on referme ce livre, on éprouve un immense sentiment de malaise, comment est-il possible qu'une tragédie d'une telle ampleur soit tout simplement inexistante dans nos livres d'histoire. Comment a t-on pu en arriver à une amnésie pareille ??? Cela interroge terriblement sur la façon dont on fait l'histoire selon les époques, les modes, les idéologies. A lire absolument, pour découvrir d'abord, pour réfléchir ensuite....................
Ouvrage historique très documenté (écrit par un professeur d'histoire, spécialisé de l'histoire sociale de l'Italie) et donc très intéressant.De 1500 à 1800, l'auteur chiffre la traite des blancs par les Barbaresques (en provenance principalement d'Alger, Tunis et Tripoli) à un million de victimes.Extrait choisi:"D'autres propriétaires, particulièrement impatients de faire affaire, accompagnaient leur esclave. A plusieurs reprises aux environs de 1720, le Provveditori sopra Luoghi Pii dénonca le fait que les esclavagistes de Dulcigno amènent des esclaves italiens - et vénitiens- dans Venise même: on pouvait les voir "mendier, la chaine au cou, de par la ville, toujours escortés par leur propriétaire turc de Dulcigno, et offrant un honteux spectacle". Le respect des Vénitiens pour la propriété privée était tel que personne ne tenta de se saisir des esclaves; au lieu de cela, le Provveditori s'inquiétait qu'il fût impossible de réunir le montant de la rançon,pour s'assurer "que l'esclave ne soit ramené en Turquie" par son maître".Ouvrage laborieux à la lecture toutefois.
Pour ceux qui désirent ne pas s'arrêter aux clichés. Bien écrit et bien documenté, cet ouvrage permet de fixer une certaine réalité non politiquement correcte...
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